L’alternance au pouvoir devra attendre encore ! En tout cas c’est du moins ce qu’on peut retenir à la lecture des choses au Togo. Pour preuve, alors que les togolais désiraient ardemment l’alternance au pouvoir en raison de nombreux défis auxquels ils seraient confrontés dont la cherté de la vie, la destruction du tissu social et l’instauration d’un climat de terreur qui siègent en premières places, les députés à l’Assemblée Nationale togolaise viennent de commettre ce que beaucoup auraient appelé trahison, en révisant la constitution de ce pays. Une révision qui donne désormais libre cours au chef de l’État Faure Gnassingbé, la possibilité de rester au pouvoir jusqu’en 2030.
En effet, sur 91 députés présents au parlement togolais, 90 ont voté mercredi 03 mai 2023, la loi qui introduit dans la constitution la limitation du mandat du président de la république à cinq ans renouvelable une fois. Par cet acte, Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après des élections controversées, pourrait briguer deux autres mandats et rester au pouvoir jusqu’en 2030 a indiqué Africa24.
Fidèle ami de l’hexagone, l’homme est déjà annoncé à Paris pour un entretien avec le président Macron dès mercredi prochain. Même s’il est vrai que les deux hommes ne se sont pas revus en bilatérale depuis près de deux ans, c’est fort probable que l’actualité de la révision de la constitution soit au cœur des réflexions. Bien évidemment, les questions sécuritaires feront objet de débat car le Togo est la cible depuis 18 mois d’attaques djihadistes, des incursions armées dans le nord du pays, dans la région des Savanes, comme l’a reconnu le président Faure Gnassingbé, il y a quelques jours. Cependant, si la plupart des togolais attendaient impatiemment l’alternance, ils devront attendre longtemps. Car la route de l’alternance vient d’être rallongée.
Par Pancrasse Gandaho