La semaine dernière, s’est tenu au Centre de Promotion Sociale de la commune d’Adjarra, l’édition 2023 de la journée internationale des droits de l’enfant africain. Organisée par l’Association Biowa avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD) et l’appui technique de CARE international Bénin-Togo, cette célébration qui se voulait pionnière des différents cas de violences dont sont victimes les enfants s’est par contre plus basé sur la proposition des solutions pour protéger les droits des enfants et promouvoir l’égalité des sexes.
« Toutes les personnes bénéficient d’une totale égalité devant la loi. Toutes les personnes ont droit à une égale protection de la loi » : telles sont des dispositions présentes dans de nombreux textes fondamentaux, conventions, traités ou déclarations. La constitution du Bénin, ne fait pas exception. Mais dans les faits, les esprits plus exigeants diraient que pratiquement rien n’est fait pour rendre effectif cette disposition de notre loi fondamentale, surtout en ce qui concerne les enfants. Et pourtant, de nombreux efforts sont consentis par le Gouvernement et ses partenaires afin de construire un système efficace de protection de l’enfant. Mais, les violences perpétrées à leur endroit continuent de prendre une allure qui interpelle et qui défie toutes les actions entreprises jusque-là par les acteurs étatiques et non étatiques de protection de l’enfant.
C’est donc pour contribuer à la promotion des droits des enfants, notamment en ce qui concerne l’égalité des sexes et la conduite du dialogue parent-enfant en santé sexuelle et reproductive, que l’association Biowa a, dans le cadre de la phase 2 du projet Féministe en Action, a organisé une séance de causerie-débat avec les femmes leaders des groupements féminins sur l’égalité des sexes et l’importance de la conduite du dialogue parent-enfant en santé sexuelle et reproductive. A en croire Lucrèce Avahouin, leader de cette organisation, le contexte économiquement instable et difficile, dans lequel baignent plusieurs pays africains font que de nombreux groupes d’enfants ne jouissent pas de leurs droits. Souvent ils sont victimes de discrimination, ou parfois font face à traitements ignobles. « Voilà pourquoi cette activité est pour nous une occasion de rappeler l’importance de soutenir tous les enfants, de se mobiliser pour défendre le respect des droits et la dignité des filles en occurrence promouvoir l’égalité des sexes et la lutte contre le mariage précoste et l’exploitation des filles » a laissé choir Lucrèce AVAHOUIN. Pour elle, l’une des clés pour lutter contre ce phénomène est la promotion des dialogues parents-enfants.
Pour renchérir ses propos elle affirme que dès l’enfance, les parents ont cette obligation de créer un environnement de confiance entre eux et leurs enfants, ceci permet à l’enfant d’avoir une facilité à se confier concernant sa vie sexuelle ou d’autres points de sa vie. Ce qui permet de réduire les cas de grossesses précoces et pour renforcer la protection de la jeune fille. Cette activité a été une occasion pour les femmes d’échanger, de discuter et de partager des expériences sur les défis liés au dialogue parent-enfant et l’importance de ce dialogue dans la promotion de l’égalité-genre. Loin de se limiter à des discours, ce creuset entre femmes a permis dans un premier temps de faire des propositions sur les possibilités d’engagement et de soutien aux différentes initiatives à mettre en œuvre pour le renforcement des droits des enfants et pour la promotion de l’égalité de sexe puis dans un second temps d’encourager les femmes à réfléchir à des actions concrètes qu’elles peuvent entreprendre pour promouvoir l’égalité des sexes, le dialogue parent-enfant au sein de leur communauté ou à plus grande échelle.
Au décours des témoignages, on peut comprendre que les participantes à cette activité ont pris conscience des questions d’égalité de sexes et de l’importance de la conduite du dialogue parent-enfant en santé sexuelle et reproductive. Elles ont par ailleurs fait la promesse de travailler à une restitution au sein de leur groupement respectif au profit de l’épanouissement des enfants.
Au nom de son association, Lucrèce Avahouin a réaffirmé sa disponibilité à accompagner le Bénin dans la sensibilisation sur les abus et les mauvais traitements qui vont à l’encontre du bien-être des enfants et de l’égalité des sexes. Elle a par ricochet réitéré son engagement auprès de l’Agence Française de Développement et CAR international Bénin-Togo.
Par Pancrasse Gandaho