Olivier Boko, homme d’affaires influent et proche du président Patrice Talon, ainsi que l’ancien ministre des Sports, Oswald Homéky, ont comparu hier mardi 01 Octobre 2024 devant le parquet de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Interpellés dans le cadre d’une affaire de tentative de coup d’État ou d’atteinte à la sureté de l’État, ils sont accusés de corruption d’agent public, et blanchiment de capitaux. Les deux hommes, désormais placés sous mandat de dépôt, nient catégoriquement les faits qui leur sont reprochés.
Cette affaire, qui secoue l’arène politique béninoise, survient dans un climat de tensions latentes où la stabilité du régime serait en jeu, à en croire quelques observateurs politiques notamment l’ancien Ministre délégué, Candide Azannaï. Olivier Boko, longtemps perçu comme un confident du président Talon, est accusé d’avoir orchestré une tentative de coup d’État contre ce dernier. Selon les informations recueillies, il aurait eu des échanges avec Oswald Homéky, ex-ministre et figure politique en vue, en vue de renverser l’actuel pouvoir.
Quid de la position des mises en cause ?
Devant les juges, Olivier Boko s’est vivement défendu. « Jamais je n’ai voulu comploter contre mon ami et frère Patrice Talon », a-t-il déclaré, affirmant que l’accusation ne reposait sur aucun fondement sérieux. Boko a rappelé sa relation de longue date avec le président, expliquant que c’est ce dernier qui lui a présenté Oswald Homéky en 2013. Depuis, les deux hommes auraient maintenu une relation fraternelle, loin des conspirations qui leur sont attribuées aujourd’hui. Oswald Homéky, lui aussi placé sous mandat de dépôt, a rejeté toute implication dans un complot contre le régime en place. Il se dit victime d’une cabale et réaffirme sa loyauté envers le chef de l’État. Les deux prévenus ont été entendus par le procureur spécial de la CRIET, ainsi que par la commission d’instruction, avant d’être présentés au juge des libertés et de la détention.
Que retenir des déclarations des avocats ?
Maître Ayodélé Ahounou, l’un des avocats de la défense, a livré des détails sur la procédure en cours. « Les éléments du dossier ne démontrent en aucun cas l’implication de M. Olivier Boko dans un quelconque projet de coup d’État », a-t-il affirmé à la presse. L’avocat a notamment souligné l’absence de preuves tangibles liant son client aux faits reprochés. Dans le même sens, le colonel Dieudonné Tevoedjrè, commandant de la Garde républicaine, supposé complice dans cette affaire, a formellement nié avoir eu des échanges avec Boko sur une tentative de renversement du pouvoir. « Le colonel a reconnu qu’il n’y a eu aucun échange sur un coup d’État avec M. Olivier Boko », a précisé Maître Ahounou, assurant que les accusations sont infondées.
À ce stade de la procédure, Olivier Boko et Oswald Homéky continuent de clamer leur innocence face aux lourdes accusations portées contre eux. Leurs avocats dénoncent un dossier vide et appellent à la prudence. Cependant, la justice poursuit son cours, et la CRIET devra trancher sur la culpabilité ou l’innocence des deux hommes, dans une affaire qui ne cesse de captiver l’opinion publique béninoise.
Par Pancrasse GANDAHO