La présidente de l’Association Biowa, Lucrèce Avahouin, a joué un rôle déterminant à l’atelier de plaidoyer soutenu organisé ce mardi 15 octobre 2024 par le Réseau des Femmes Leaders pour le Développement (RFLD) en dressant un état des lieux sur les avancées et les défis liés à l’accès à l’avortement sécurisé au Bénin. Cette initiative du RFLD soutenue par Amplify Change a permis à Lucrèce Avahouin de souligner les progrès réalisés ces dernières années, tout en mettant en lumière les obstacles persistants qui continuent d’affecter de nombreuses femmes à travers le pays.
En prenant la parole, Lucrèce Avahouin a d’abord salué les avancées significatives observées dans le domaine de la santé reproductive au Bénin, notamment la mise en œuvre de politiques publiques visant à faciliter l’accès aux services de santé pour les femmes. Selon elle, ces progrès traduisent un engagement croissant des autorités et des organisations de la société civile à améliorer les conditions de vie des femmes et à promouvoir leurs droits. Cependant, la présidente de Biowa n’a pas manqué de rappeler que ces avancées restent insuffisantes face aux défis encore présents. « Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir », a-t-elle affirmé, avant de citer des obstacles majeurs tels que la stigmatisation persistante, l’accès inégal aux soins, et le manque de formation des professionnels de santé. Ces problématiques, selon elle, limitent considérablement la capacité des femmes à accéder aux soins dont elles ont besoin, et ce malgré les efforts consentis pour améliorer le cadre légal. En véritable porte-parole de la cause des femmes, Lucrèce Avahouin a appelé à des mesures concrètes pour pallier ces problématiques. Elle a notamment insisté sur la nécessité de renforcer la formation des professionnels de santé, afin de garantir un accueil sans jugement et des soins de qualité pour toutes les patientes. Profitant de cette tribune que lui offre RFLD, elle a également exhorté les autorités et les acteurs de la société civile à intensifier leurs efforts pour sensibiliser le public et lutter contre les préjugés qui entourent l’avortement. « Sans une lutte efficace contre la stigmatisation, les femmes continueront de subir des discriminations lorsqu’elles chercheront à obtenir un avortement sécurisé », a-t-elle déclaré. Pour elle, la mise en place de campagnes de sensibilisation et l’éducation à la santé reproductive sont essentielles pour changer les mentalités et permettre aux femmes de faire des choix éclairés concernant leur santé. Qui de mieux qu’elle pouvait aborder cet aspect, quand on sait que l’association biowa totalise à elle-seule, plusieurs années d’expérience touchant directement la santé sexuelle et reproductive des femmes au Bénin. RFLD et Amplify Change à travers ce projet encouragent tous les acteurs, qu’ils soient issus du secteur public, privé ou associatif, à se mobiliser pour soutenir cette cause et à œuvrer ensemble pour un avenir où chaque femme aura accès aux soins dont elle a besoin, sans crainte de jugement ou de discrimination.
Par Pancrasse GANDAHO