Le 12 novembre 2024, un ressortissant français, présenté comme un agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et nommé Marius Barcea, a été arrêté par les autorités nigériennes après être entré illégalement sur le territoire du Niger. Selon les services de sécurité locaux, son interpellation est survenue dès le lendemain de son entrée au Niger. Il aurait occupé un poste de chef de sécurité à la CNPC (China National Petroleum Corporation).
La chaîne publique Télé Sahel a élargi le débat, qualifiant cette arrestation de nouvelle preuve d’une ingérence française plus large visant à déstabiliser le Niger et l’Alliance des États du Sahel. Le média affirme que la France poursuivrait des activités clandestines par le biais de son service de renseignement, la DGSE, en formant et armant des groupes terroristes via des agents opérant sous couvertures non officielles. « La France continue à dérouler ses plans à travers son service des renseignements », soutient Télé Sahel, ajoutant que ces initiatives s’inscriraient dans une « guerre communicationnelle » destinée à fragiliser le pays. Ce nouvel épisode vient aggraver des relations déjà tendues entre le Niger et la France. En octobre dernier, lors de la 79ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, Bakary Yaou Sangaré, ministre nigérien des Affaires étrangères, avait accusé Paris d’adopter une « nouvelle stratégie de recolonisation », consistant selon lui à « former, financer et armer » des groupes terroristes dans la région sahélienne, mettant en péril la stabilité du Niger et de ses voisins.
La réponse choc de la France
Ces accusations graves ont suscité une réaction rapide de Paris. Le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a nié catégoriquement toute implication de la France dans de telles activités. « Il est évidemment faux qu’il puisse y avoir une quelconque formation de terroristes sur nos bases militaires », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec l’agence Anadolu. Pour les autorités nigériennes, l’arrestation de Marius Barcea illustre de manière concrète l’ingérence française qu’elles dénoncent depuis plusieurs mois. Cet événement s’inscrit dans un climat de méfiance accrue entre Niamey et Paris, renforçant les tensions diplomatiques et la défiance envers les intentions de l’ancienne puissance coloniale dans la région.
Par Pancrasse GANDAHO